Si je veux Survivre aux pôles...
Partir aux pôles n'est pas un voyage d'agréments. Un tel voyage nécessite une préparation.
Roald Amundsen, dès son plus jeune âge, s'est préparé aux difficultés
de ces voyages, tant physiquement que moralement. Pourtant, ces expéditions d'autrefois,
remarquables du point de vue des moyens mis en oeuvre, ou à disposition à l'époque, étaient
de véritables exploits. Aujourd'hui, la technologie, les progrès scientifiques (sportifs, bio-médicaux)
et les préparations, dont peuvent bénéficier ces explorateurs de l'extrême, permettent de mieux
appréhender les froids et les difficultés polaires. Mais, attention, la nature reste la nature.
Les rigueurs du froid et les dangers de ces contrées lointaines
sont et demeureront toujours les mêmes, toujours aussi difficiles, que même la meilleure préparation
et condition physique ne pourront les négliger.
... je devrais Affronter le climat
Le climat est lié à la saison. Une année polaire, au plus simple, et même si je ne devrais pas, pourrait
se résumer à deux saisons : le jour polaire et la nuit polaire.
En Arctique, la nuit polaire dure 9 mois, le jour à peine 3. Et parce que le soleil ne se lève pas,
il y fait très froid. En moyenne, -40°C l'hiver. Mais, c'est paradoxalement plus chaud que sur le continent
entre autre la Sibérie (jusqu'à -60°C). Mais à peine 0°C l'été, alors que l'intérieur des terres sibériques jouit
d'une certaine canicule (>+30°C).
Par ailleurs, des vents de plus de 100 Km/h soufflent à la surface glacée,
balayant les obstacles comme des fétus de paille.
Il y a peu de précipitations, il neige peu, et celle qui tombe gèle en touchant le sol.
Les différentes couches s'accumulent avec le temps. En Antarctique, il est commun de voir une épaisseur
de glace de plus de 2000 mètres.
... mais également la faune
En Arctique, au Pôle Nord donc, il est nécessaire tenir compte de la présence des ours blancs.
C'est mignon, un petit ourson, mais un ours adulte mâle mesure 2 à 2,5 mètres et pèse 400 Kg, une femelle,
1,8 mètre à 2,1 mètres, pour 350 Kg. Donc c'est imposant. Et quoique d'aspect lourdaud, il peut aisément
atteindre 40 Km/h à la course. Pour rappel, l'ours est carnivore. Il se nourrit essentiellement de phoques.
Mais il peut varier son régime en attrapant d'autres animaux.
... et être fort moralement
Quoique invisible, le stress, l'aspect totalement désertique (rien ne pousse sur la glace) des
pôles, et selon le cas jour ou nuit polaire, tous ces éléments ont des influences sur le comportement
de l'explorateur. Dans le cas d'une nuit ou d'un jour prolongé, vous perdez peu à peu la notion du temps
(à la manière des expériences menées par les chercheurs qui se coupent du monde en s'enfermant dans une grotte).
Le fait de savoir qu'il y a le danger du froid, le vent qui peut balayer votre éventuel abri, de même
que le danger de l'ours, tout cela vous oblige à consommer de l'énergie. Et donc vous épuise.
Stéphane Lévin, explorateur français, a vécu un hivernage complet en solitaire en Arctique : cinq
mois, dont 106 jours sans soleil. Dans son livre, il explique comment il a vécu cette aventure, d'intérêt scientifique,
par quelles phases d'adaptation il est passé, et quelles épreuves il a dû affronter.
Et comment, un détail suffit à vous réchauffer : "Dimanche 27 octobre 2002 [...]
Le soleil s'est levé. Il est quelque part au sud-est, masqué par la montagne qui me fait face. Le ciel
est merveilleusement bleu, dégagé. Le silence est revenu. [...] Le froid est vif, c'est presque bon.
J'avais besoin de ce contact charnel avec cet air glacé ; il me manquuait terriblement..."
(S.Lévin, "Seul dans la nuit polaire", p.95)
Et le fait d'être loin, seul, et face à tous les éléments d'une nature hostile a permis de connaître
les réactions physiologiques qui peuvent survenir au cours d'un long séjour. Cet étude intéresse particulièrement
les scientifiques de l'Agence Spaciale Européenne (ESA).
Biographie - Sources d'information
Stéphane Lévin, "Seul dans la nuit polaire", Ed.Arthaud 2003
TransPol'air, l'actualité et l'histoire des projets polaires
Remarque amusante d'un internaute avisé
"Votre texte sur Roald Amundsen (à : ?f=ConditionsSurvie
) fait allusion à un foetus de paille: Par ailleurs, des vents de plus de 100 Km/h
soufflent à la surface glacée, balayant les obstacles comme des foetus de paille.
Je me permets de vous signaler qu'on devrait lire
fétu de paille et non pas foetus de paille.
Un foetus est par définition l'exclusivité des
animaux vivipares dont l'oeuf se développe
complètement à l'intérieur de l'utérus maternel.
Dire un foetus de paille c'est dire ni plus ni
moins que la paille est enceinte! Ce qui est
assez étonnant (mais aussi amusant, faut bien le
dire)."
Michel (Canada)
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