Constantinople
La quatrième croisade (1198-1204)
Les 3 premiers points, "Préparatifs", "Premiers écueils" et "Constantinople" sont, de manière résumé,
inspiré de l'excellent site "La quatrième croisade"
.
Ce site comporte des explications claires et précises, ainsi que des illustrations et des textes anciens.
Le dernier point "L'époque du voyage des frères Polo" est basé sur les explications de S. Yérasimos faites sur
le texte établi par A-C Moule et Paul Pelliot.
Préparatifs
Quand le 8 janvier 1198, Innocent III est élu pontife, Jérusalem appartient alors aux mains des Sarrazins.
Ceux-ci l'avaient récupéré grâce à Salah al-Din Yusuf al-AyyubiSaladin (mieux connu sous le nom de
Saladin 1138-1193). Innocent III déclencha les préparatifs en lançant un appel à la chrétienté (15
Août 1198) intimant l'ordre à toutes villes de fournir des hommes, à leur frais. Aucun roi ne fut appelé,
mais invité à venir. Le but étant le contrôle de l'expédition par la papauté, et non par un quelconque
seigneur. L'engouement pour cette nouvelle croisade a été important, d'autant plus que le pape promettait
le pardon des péchés dans cette vie et dans l'autre au nom de Dieu (indulgence). On estime que vers
l'an 1200, prés de 10000 soldats avaient été réunis et prêts à partir. L'idée fut convenue (après les
réunions de Soisson et Compiègne) de partir par la mer. Des négociateurs furent envoyés à Venise en 1201.
Les chiffres "gonflés" (on parlait alors non plus de dix mille mais cent mille hommes),
la ville de Venise se mit alors à disposition de l'expédition.
* * *
Premiers écueils
En été 1202, les Croisés commencèrent à se diriger vers Venise. Mais à ce moment là, les responsables de
l'expédition observèrent alors des defections nombreuses. On estime qu'un tiers du nombre total, estimé
alors à peine plus de trente milles hommes avait gagné Venise. Les autres auraient choisi la voie terrestre, ou tout
simplement un autre port. Aussi, les gens de Venise (constructeurs et autres armateurs) ayant mis à
contribution dans cette expédition
toutes leurs ressources (hommes et moyens) furent fortement mécontentés. On trouva un accord. La ville de
Zara n'acceptait plus l'autorité de Venise. Il fut demandé aux Croisés, pour essuyer leur dette,
d'aider Venise à reconquérir cette ville (partage du butin à l'appui). Une partie de l'armée était d'accord,
mais l'autre refusa. Après tout, ils étaient venus se battre contre les Sarrazins, et non les autres Chrétiens.
Par ailleurs, Zara étant tourné vers le roi de Hongrie, un autre croisé, le pape Innocent III intima
l'ordre de ne pas attaquer. Enfin, des divergences de point de vue achevèrent de scinder l'armée.
Venise n'a pas été la seule à profiter de la puissance qu'offrait l'armée des Croisés. Le prince Alexis IV,
dont le père était toujours en prison et l'oncle gouvernait toujours Constantinople, fit appel à l'armée
des Croisés. En échange, l'empire germanique se met à la disposition de Rome (autrement dit, sont-ils prêts,
en échange, à fournir homme et matériel pour reconquérir la ville de Jérusalem).
* * *
Constantinople
En juin 1203, la flotte vénitienne composée des Croisés, arriva au pied des murailles de la capitale
byzantine. Ils commencèrent à attaquer les allentours. Puis Constantinople. La bataille se prolongea
jusqu'en juillet 1203. Finalement, l'oncle d'Alexis IV, comprit son échec. Alexis IV prit sa place,
et comme convenu, confia une partie du butin aux Croisés. Ces derniers purent ainsi rembourser leurs dettes
auprès des Vénitiens. Alexis IV leur demanda alors de rester afin de pouvoir amasser la somme nécessaire
à son propre remboursement. L'armée fatiguée accepta. Mais leur présence (armée composée de Latins) ennuya
beaucoup les Grecs de la ville et le clergé orthodoxe.
Avec le temps, Alexis IV manqua à ses devoirs. Tant et si bien que les Croisés lui lançérent un ultimatum.
Entretant, Alexis fut assassiné par Murzuphle, un homme libéré lors de la prise de Constantinople. Ce
dernier en profita d'ailleurs pour s'octroyer le pouvoir et la faveur du peuple, en leur promettant
le départ des Latins. La nouvelle position des Croisés était délicate.
L'armée n'espérait plus récupérer l'argent, et n'avait pas non plus de quoi rentrer. Aussi, Francs et
Vénitiens passèrent un nouvel accord : reconquérir Constantinople et s'accorder sur la division des
richesses. Les Vénitiens recevraient trois quart du total du butin; les Francs auraient un quart. Les
vivres seraient divisés de manière égale. Enfin, Venise conserverait tous les privilèges commerciaux et
religieux, de même que les propriétés dont elle avait jouies dans l'Empire byzantin. Les Croisés allèrent
même jusqu'à déterminer la façon dont se ferait l'élection du nouvel empereur. Le premier assaut eut lieu
le 9 avril 1204, à la fin du 12, les soldats entraient peu à peu dans la ville. Murzuphle s'enfuit dans
la nuit. La ville n'étant alors plus défendue, le pillage commença. Une partie de la ville fut brûlée,
tandis que les soldats s'accaparaient les richesses, et mettaient à mal la population (pour ne pas dire
davantage, tant l'atrocité des faits relatés est ici inconvenante).
* * *
L'époque du voyage des frères Polo
A l'époque où partent Nicolo et Mafeo, c'est Baudoin II, empereur latin de Constantinople
de 1237 à 1261 qui siège sur le trône de la capitale byzantine, année à laquelle Constantinople changera
de main. Il est à noter que si Baudoin II est empereur de Constantinople, ce sont les vénitiens qui ont
réellement la main mise sur le pouvoir et les richesses. ("Livre des Merveilles" Ed. La découverte, p.41)
Quelques liens sur la toile
 La quatrième croisade : excellent site, réalisé par un étudiant en histoire (illustrations et textes).
Joffrois de Ville-Hardoin, "la croisade de Constantinople" en vieux français
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